Léon Thomas « II »
L’autre soir
J’ai fait des projets… J’ai dit : - faire une série de concerts Avec « ce » qu’il reste des « légendes vivantes ». Et j’ai tout de suite pensé à toi, Pharoah et Archie… J’ai été transpercé par la Précieuse Energie Dont tu parlais tant en chantant. Je me suis mis à chanter « The creator »
En imitant ta voix, Nous avons fait des projets et j’étais tellement content Que je me suis mis à danser avec ma petite fille Tout en chantant « The creator », Comme toi, Léon, enfin en beaucoup moins bien que toi.
Et puis, j’ai eu comme une pensée « douteuse ». Et s’il t’était arrivé quelque chose Léon Thomas ? Alors, Claire Barron a pris tes coordonnées sur Internet et Paf ! La nouvelle est tombée : mort d’une leucémie en mai 1999.
Alors je suis descendu en courant vers la mer, Comme cela, en pleine nuit, Et je me suis mis à chanter aux étoiles
Et mon chant a dû monter très haut dans l’éther de la nuit… Et puis, j’ai pleuré… de tristesse et de rage. La rage de ne pas pouvoir te rencontrer Et de ne pas pouvoir jouer avec toi. Spiritualité de fou ! Splendeur de l’humain. Monsieur Léon Thomas… Oui, j’ai pleuré. IL n’y avait personne à cette heure sur la plage… Le rivage était éteint… ET j’ai parlé à la mer… Et mon murmure s’est transformé en cri ! En cri monstrueux !! Un cri qui a percé la nuit Et terrifié tous les habitants de la mer… Un cri terrible, Sortant de ma gorge et de ma poitrine. Mais venant du plus profond de moi-même, Du tréfonds de mon âme. Un cri de révolte titanesque
Et je me suis transformé, Mes yeux sont devenus rouges flamboyants, Rouges splendeurs, Comme ceux de certains lycanthropes De la Forêt Blanche. Mais là, nous étions sur Terre. Et j’ai enfanté par la bouche, Là, en pleine nuit, D’un nouveau moi, Expulsé comme une colère infinie et rageuse, Qui a fait trembler tous les fantômes de la nuit. J’ai vomi un cri phénoménal De fauve à la puissance inouïe, Et l’homme-pianiste-poète dardé de douleurs Que j’étais, à cause de l’indifférence des hommes et de l’amour porté à une angélique terrienne, S’est transformé en quelque chose De terriblement cosmique. Le réveil du fauve en quelque sorte. Le cri primal de l’homo-sapiens En fusion, en évolution, en révolution, en transformation. Homo-sapiens-sensibilis, gonfle sa poitrine Comme un soleil arrivé à la fin de sa vie. Téramètres, géométrie physique inconcevable, 1012(1000)(téramètres)… ET tu m’as répondu ! Du bout du « big-bang » Ou d’avant celui-ci Ou peut être était-ce à l’arrivée de son point de départ… Alors j’ai levé mon poing, Et tu as fait de même. Nous nous sommes regardés un instant Par delà les frontières du cosmos Et des dimensions, Et nous nous sommes souri. Alors… alors, je me suis gavé d’énergie, Comme un glouton inter-galactique, Et mon poing toujours levé, J’ai expulsé un « kiaï » de triomphe, Mes muscles ses sont bandés, Et je me suis senti désormais prêt…
Patrice Gelsi
(Tous droits réservés, SACEM 2006)
(*) : Les paroles de « the creator has a master plan » seront inscrites très prochainement |